Neuf

Ventre à terre, les oreilles rabattues, les yeux en arrière.
Pour éviter la crachée, ne pas être attirant, ne pas attirer.
Sortir de ce pas, quitter ce guêpier.
De rapides zigs zags, tromper ma direction, tous les abris sont négociés,
Les guêpes sont lancées.

Les têtes sont chercheuses, parties pour trouver.
Des têtes évidentes, des boîtes à vider, des têtes à qui parler.
Têtes à têtes, épithète en plomb, du plomb dans la tête.
Tuyautées, les têtes vont fumer,
Cyclopées les têtes vont perler, laisser filer leurs pensées.

Marcher, déjouer les pièges cachés, les pièges à pieds cassés.
Choisir la taillade ou bien se tailler.
Echouer dans leurs gueules, des gueules cassées, laisser les autres aux fossés,
Défoncées, tout ceux qui passent a portée, dévorer les cœurs des corps apportés.

Je suis le ressort qui ne veut pas sauter, je fuis les jeteurs de sort, les artificiers.
L’arroseur s’arrange, la pluie va tomber, le vengeur arrose, plus rien ne va pousser,
Je rêve, de l’arroseur arrosé.

Détaler, compter dans sa tête, compter jusqu’à neuf et recommencer…
La terre s’est fumée, volatilisée…

Détaler, compter dans sa tête,
Compter jusqu’à neuf et recommencer… Compter jusqu’à neuf et recommencer…
Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, un, deux…

> My head is a basketball rolling in the black snow
> black horse tossing cowboys off the saddle
> grey hair touch the ground, bass man hush the crowd, shake hands with the
> clouds,
> make food not money
> toss a coin in the well and never hear it touch water
> pulling the rug from under your feet, I'm certain you'll feel nothing
> just the chief of the tribe will know the beast has arrived
> because his cats are uneasy
> while his kids are out playing
> say grace before meals
> me, I'd rather be the bleeding Indian than Jim Morrisson
> stuck up like an art bitch sadder than a swamp
> see my brain is the world and the world is my Brain,
> drop a corpse into the lake I know the fish will not complain
> they've gotten used to everything over the years
> and I have slept where my back could be nothing but straight
> straight : artificial drummers never make mistakes
> don't fidgit with my database
> don't shake my unstable frame
> they say that every pussy smells different but they all taste the same
> the great American baseball game
> now every promise of eternal life comes with a string attached
> and lovers aquire a sympathy for the devil when their lips don't match
> the choir boys are breathing heavy now and singing off key
> the murderer left a note by his victim saying : please stop me or I'll kill
> again, can't help myself
> Moses was a wise man, he kept walking and died when it was time to settle down
> beard heavy, head in the clouds
> he had killed who he had to
> slept with who he wanted to sleep with
> seen the ground become a speaker
> God is Barry White on a mountain top, count it off:
> 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9....1,...

Je croise les sifflets, des bruits de trop près.
Distrait des sirènes, des éclats de voix, continuer d’émettre mon souffle coupé.
Épeler de l’être, je suis tout passé, à côté des pièces je n’ai rien semé.
Je suis encore là et j’ai tous mes bras.

Détaler, compter dans sa tête, compter jusqu’à neuf et recommencer…
La terre s’est fumée, volatilisée…

Détaler, compter dans sa tête,
Compter jusqu’à neuf et recommencer… Compter jusqu’à neuf et recommencer… Détaler !
Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, un, deux…

> These boots where made for walking and that's just what they do
> so the road don't really like me with a scarecrow hairdoo
> sylables escape from a mouth
> screams that don't make a sound
> boombox cranked up to 10, the dirty south
> watch my hand turn into a vulcano
> wise guys know what hit em
> I commence to feel the earth moving under our feet
> favorite songs are whispered into campfires like ancient promises
> you will have to build more than skyscrapers
> buy land, don't expect kind neighbours
> homless men sleep better
> my friends have yet to return my favors
> all my plastic things will melt
> so split your nickles and dimes there will be no sex in heaven
> only heads and limbs bumping into each other by shear coincidence
> there is no sunshine for the lonely man
> no catch slogan no holy land
> no 4-day weekends, ten commandements
> thanksgiving turkey sandwich
> you could be the one
> run !

En secret, l’avance est gagnée, chaque pas assuré.
En ombre discrète, je suis habillé.
En nombre premier, j’actionne le levier, je tombe la sellette, je suis un squelette.
La vie est zélée, j’y suis balancé,
Je suis un peut être, un peu tout troué.

Le chas ou l’aiguille, je pourrais passé, un trou de souris.
Le chat a neuf vies, la chance me sourit, je pourrais penser ?
D’après la crachée, l’affaire est viciée, déficiente à souhait,
La mort est souhaitée, le soufre et l’acier m’ont déjà trempé.

> you could be the one that went and changed the world
> but the world can not be changed, just heaven
> run things rudeboy it's a cold cold dawn

Remontent les vers, la fonte des chers.
Les restes s’affichent, les couches s’entassent.
Les mouches s’entichent, bêlent les bouches et les tâches blanchissent.
Chiffrer les contours, honneur aux vautours.
Chercher les médailles d’après la bataille.
Je ne suis plus ici, je ne suis plus d’ici.

Benjamin Vaude et < N'Toko <